Comme pour les bébés ou les personnes âgées, les chats souffrent de la chaleur ou des beaux jours. Certaines maladies apparaissent plus fréquemment l’été ou s’aggravent, expliquant une mortalité souvent accrue à la fin de l’été. Quelles sont donc les maladies estivales du chat et comment les prévenir ?
Les maladies du chat en été liées à la chaleur
L’été se caractérise le plus souvent par une augmentation des températures, surtout dans le Sud. Sans aller jusqu’à la canicule, la chaleur a un effet néfaste sur vos chats. Pour une raison bien simple… ils ne transpirent pas !
Rappel sur un processus essentiel, l’homéothermie
Comme l’homme, le chat appartient à la catégorie des animaux homéothermes : ils disposent d’un ensemble de mécanisme pour garantir leur température intérieure constante, via des processus de thermo-régulation.
- Le saviez-vous ?
Le chat a une température corporelle normale de 38.5°C contre 37.2°C chez l’homme. C’est pourquoi on a toujours cette douce impression de chaleur quand on caresse un félin.
Pour maintenir une température constante l’été, l’organisme doit éliminer la chaleur, à travers deux processus : la transpiration et la ventilation.
Si l’homme dispose de millions de glandes sudoripares, le chat en a seulement sur… ses coussinets.
C’est pourquoi comme le chien, il ne peut éliminer les calories qu’en respirant plus vite : c’est la polypnée, nom savant du halètement !
- Le saviez-vous ?
Si vous retrouvez de petites marques de pattes humides, c’est juste votre chat qui transpire des coussinets.
Le coup de chaleur
Lorsqu’un animal n’arrive plus à maintenir son homéothermie, sa température corporelle augmente : c’est le coup de chaleur.
Il arrive le plus souvent au-dessus de 40°C de température interne, les signes sont considérés comme graves à partir de 41°C avec des lésions irréversibles, et la mort peut survenir à partir de 42°C.
Avec une température de base plus élevée que chez l’homme, le chat atteint donc plus vite la zone critique : les signes sont assez caractéristiques avec hyperthermie (plus de 40°C), peau très congestionnée (oreilles), respiration rapide et signes neurologiques avec convulsions.
Il faut refroidir l’animal au plus vite et le réhydrater par perfusion.
Un coup de chaleur peut être mortel. Il peut se produire aussi bien à l’extérieur, qu’en intérieur, surtout dans des endroits exposés et non ventilés comme une voiture.
Nul besoin d’être en plein soleil : un animal peut faire un coup de chaleur dans une voiture fermée garée dans un parking souterrain.
- Notre astuce : faites transpirer votre chat !
L’été, caressez toujours votre chat avec une main mouillée ou un gant humide. L’eau déposée sur son pelage s’évaporera, exactement comme s’il transpirait. Cette chaleur évacuée sera autant de moins à éliminer par la respiration.
Les conséquences de la chaleur sur d’autres maladies
Chaleur et risque de déshydratation fragilisent deux organes majeurs du chat :
-l’appareil cardio-respiratoire : plus un chat respire vite pour éliminer la chaleur, plus son cœur s’accélère ;
-l’appareil rénal : plus un chat se déshydrate, moins les reins fonctionnement, plus l’insuffisance rénale peut se développer.
C’est dire que la chaleur peut aggraver ou révéler des pathologies sous-jacentes, l’insuffisance rénale du chat étant très fréquente au-delà de 10 ans. En cas de doute, il faut faire des examens. De manière générale, la plupart des maladies chroniques graves peuvent être accélérées par la chaleur. Ces maladies du chat en été sont d’autant plus piégeuses que le principal symptôme de l’urémie est une augmentation de la soif… qu’on rencontre aussi naturellement dès qu’il fait chaud.
- Notre astuce : faites boire votre chat !
N’hésitez pas à rajouter de l’eau dans ses boites ou même sur ses croquettes. Pour les chats joueurs, mettez un petit glaçon dans son eau et faites le bouger : ce petit jeu incite certains chats à boire ! Dans nos chatteries, les chats peuvent boire à leur convenance et leur eau est changé régulièrement.
Les maladies du chat en été liées aux UV
La chaleur n’est pas la seule à faire du mal à votre chat. Le soleil et les redoutables ultra-violets sont tout aussi nocifs.
Dermites et cancers de la peau
Comme chez l’homme, les UV ont une action inflammatoire : ils peuvent créer des dermites ou aggraver des lésions cutanées existantes, surtout si le poil est peu fourni.
- Notre astuce
Il faut empêcher les chats ayant un pelage peu fourni de s’allonger en plein soleil.
L’érythème le solaire le plus grave est la dermite solaire ou kératose actinique, affectant notamment les chats à poils clairs. Elle touche principalement la face, sur la truffe ou le bord des oreilles. Due aux UV, cette dermite peut même s’attraper sur un chat d’intérieur, derrière une fenêtre. Elle se traduit par une inflammation importante de la zone, avec souvent une douleur associée.
C’est une lésion pré-cancéreuse, pouvant évoluer vers une forme très grave : le carcinome épidermoïde.
- Notre astuce
Si votre chat à poils blancs a des zones peu fournies et clairsemées, protégez-le. Il existe une crème solaire spéciale matous, le Sun Free Dermoscent.
Pathologies oculaires
Les UV peuvent aussi créer des irritations de la conjonctive (conjonctivite) ou de la cornée (kératite) : l’œil est rouge, larmoyant.
Toute douleur oculaire (œil fermé) ou tout écoulement purulent doivent conduire chez le vétérinaire.
Ces troubles oculaires peuvent être accentués l’été par la pollution, les particules fines ou les pollens.
- Notre astuce
Si votre chat revient du dehors avec les yeux irrités, nettoyez-les simplement avec du sérum physiologique dans un premier temps.
Ne mettez JAMAIS de collyre avec de la cortisone sans un contrôle de l’œil par un vétérinaire. C’est dangereux en cas d’ulcère cornéen.
Les maladies parasitaires des beaux jours
L’été est aussi la saison des parasites, et tout particulièrement des parasites externes (ectoparasites). Puces, moustiques, aoutats ou tiques peuvent vite devenir un fléau dans certaines régions, et mettre la santé de votre chat en danger.
Les tiques chez le chat
Il existe une multitude de variétés : elles sont plus fréquentes en zone péri-urbaine et à la campagne.
Bien que plus rares que les chiens, les tiques ont une double action sur le plan médical :
-une action directe, elles peuvent créer une petite dermite, souvent bénigne ;
-une action indirecte, en transmettant au chat des germes responsables de maladies graves.
La pathologie transmissible la plus sévère est l’hémobartonellose féline ou mycoplasmose hémotrope. Dans sa forme aiguë, elle apparait 2 à 20 jours après la piqûre de tique : elle se traduit par de la fièvre, une anémie hémolytique (destruction des globules rouges) et une jaunisse.
C’est une maladie très grave, potentiellement mortelle.
Les aoutats chez le chat
Appelés encore vendangeurs, ces petits acariens orangés se rencontrent surtout à la fin de l’été, d’où leurs noms.
Ils sont responsables d’une dermite légère ou d’un intertrigo aux pattes, sans gravité.
Les puces chez le chat
C’est le parasite des beaux jours, les puces se développant dès que les températures sont douces.
Cet insecte est très fréquent : il transmet des maladies du chat en été (comme certains ténias) et entraine des troubles de peau, souvent très marqués.
Sur un animal allergique, une seule piqure de puce peut entrainer de très grosses démangeaisons. Dans les formes les plus caractéristiques, la DAPP ou dermatite allergique aux piqures de puces se traduit par du prurit (grattage), du léchage, des papules et une chute des poils, principalement sur le triangle dorso-lombaire.
Lorsque la contamination est modérée, il est parfois difficile de voir les puces : elles ne restent sur le chat que 15 à 30 mn par jour, pour se nourrir par piqûre.
- Notre astuce
Pour savoir si votre chat a des puces, déposez-le sur un drap blanc et frottez lui le bas du dos à rebrousse-poil. Si des petits points noirs tombent sur le linge blanc, il s’agit de crottes de puces et non de terre. Vous pouvez le confirmer en déposant ces petits points sur un papier essuie-tout humide : le point se délite avec des teintes rouge-marron, prouvant que c’est bien du sang digéré.
Pensez-bien à traiter votre chat contre les puces. S’il en ramène à la maison, les œufs de puces peuvent persister plus d’un an dans une maison. Et se développer en plein hiver avec le chauffage. On peut vite se retrouver littéralement envahis, et se faire piquer.
Les myases
Sur des plaies infectées, des mouches peuvent pondre et donner en quelques jours la multiplication d’asticots. Leur développement traduit souvent une dégradation importante de l’état général du chat.
Les maladies infectieuses durant l’été
Si l’hiver est la période des maladies virales, on pourrait simplifier en disant que l’été est plutôt celles des maladies bactériennes.
En effet, de nombreuses bactéries ont besoin de chaleur pour se développer : c’est pourquoi les aliments ou l’eau « tournent » plus vite l’été. Deux affections se voient de manière fréquente en période estivale, les affections digestives et les atteintes respiratoires.
Gastro-entérites du chat
Ce sont la plupart du temps des formes bénignes, liées à la prolifération de bactéries à tropisme digestif. Une diète et un antiseptique intestinal permettent la plupart du temps la guérison.
Les chocs thermiques sur l’appareil digestif (avec par exemple de l’eau glacée) favorisent ces troubles digestifs. Il faut donc être vigilant tout particulièrement avec la nourriture.
- Notre conseil
Regardez si les gamelles de nourriture ou d’eau sont exposées au soleil. Si oui, il faut penser à les changer de place l’été.
Affections respiratoires félines
On voit désormais de plus en plus de maladies de l’arbre respiratoire et ORL en plein été : rhinite, laryngite, trachéite…
Les affections profondes (pneumonie, pleurésie…) sont en revanche plus rares.
Elles sont le plus souvent bénignes, mais il faut toutefois être vigilant sur les chatons et les chats âgés.
Tout ce qui favorise les chauds et froids peuvent contribuer à ces affections : fenêtres ouvertes, ventilateurs et bien évidemment climatisation.
- Notre conseil
En voiture, ne mettez jamais la caisse de transport votre chat devant les pieds passagers : il risque de prendre en plein sur lui les bouches froides de la climatisation.
Autres pathologies estivales
En dehors des maladies du chat en été, d’autres affections sont plus fréquentes l’été. Elles sont liées en partie au fait que le chat passe plus de temps dehors, ou qu’il est confronté à de nouveaux dangers.
Citons en particulier les traumatismes (chute, accident par une voiture, morsures par d’autres chats, abcès à épillets…), les noyades ou encore les réactions inflammatoires ou allergiques aiguës (piqure de guêpe, œdème de Quincke, chenilles processionnaires…)…
Et pour les chats gourmands au bord de la mer, soyez vigilants si vous avez autour de vous des pêcheurs : un chat peut vite avaler un hameçon en voulant gober un poisson.